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journal du PIF

21 janvier 2008

electrons libres, autorités, individualisme crasse

bonjour lecteur,

mon amateurisme m'a fait perdre la production entamée hier soir, je continuais a rapporter les évènements de la journée test. tant pis, je m'y recolle. ce dimanche j'ai pris mon service à 12 heures et l'ai terminé à 18 heures, c'est mortel comme créneau horaire. en effet, l'équipe du matin quitte le service à 13 heures lorsque sa remplacente arrive. de fait il faut supporter la joie (non feinte) de ceux qui vont s'en aller, ils montrent tous les dents béatement, sourires ou baillements, au choix. mais le plus dur est d'affronter les mines déconfites de l'équipe de 13 heures surtout si elles sont accompagnées de commentaires de protestations (dans cette société le moindre évènement soulève un tollé de grognements et de critiques). a 12 heures j'étais donc pris entre deux feux, j'ai endossé mon camouflage de mec grisatre et ai tâché de ne pas susciter le moindre intérêt, plutôt facile au milieu de ces narcissiques forcenés.

midi, je prends mon poste et m'apprête à subir tous les tests, au préalable j'avais salué mes collègues, les partants comme les autres. je suis prêt et bien disposé, l'équipe dont je fais parti est sympa et dynamique. au bout de quelques minutes je m'aperçois que quelque chose est inhabituel, sur le dernier poste de travail je cible 3 électrons libres (c'est assez rare pour être souligné, de plus un dimanche), que font-ils ici ? l'électron libre est l'appelation de nos chefs d'équipe (marrants n'est-ce pas ?) ils semblaient avoir perdu leur liberté et étaient agglutinés autour de leur noyau, en l'occurence un appareil de contrôle. ca y est, tout me revient d'un bloc à l'esprit. en plus de ces foutus tests, cette journée est celle des baptêmes de l'air. shit !!!

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20 janvier 2008

la journée test et stress

bonjour au(x) lecteur(s) qui prendra(ont) la peine de suivre mon quotidien pro.

hier je débutais ce blog et n'ai pas livré beaucoup de détails sur mon boulot, ni sur moi. si vous le permettez, je vais un peu étoffer ces points dans la mesure de la loi et du respect de l'anonymat. anonymat pour vous (collègues ou passagers) et pour moi. l'idée d'être traité en paria sinon jeté au fond d'une cellule me hérisse le poil.

tout d'abord mon boulot, il consiste a veiller à la sureté de l'aviation civile. ça ne vous dit rien ? allez un petit effort. Ceux qui voyagent en avion connaissent les contrôles d'accès aux salles d'embarquement, ils sont en général réalisés par des hommes et des femmes en uniforme dont la tâche consiste à éviter tous les soucis que des farceurs voudraient imposer aux autres passagers et surtout aux avions (les motivations sont aussi multiples que variées). nous sommes les agents qui fouillent vos bagages, vous demandent de vous dévêtir le plus possible avant de traverser un portique détecteur d'objet métalliques. vous y êtes ? nous sommes les "maudits" des aérogares car nous avons le pouvoir de confisquer les articles défendus et de vous faire exposer vos chaussettes trouées à la vue de tous. les femmes détestent cela. comme tous détestent que l'on découvre dans leur bagage cabine l'objet qui révèlera certaines lubies ou pratiques. de même, nous détestons fouiller les valises ou sacs que trimballent les voyageurs anglais. en effet, ces derniers mélangent sans vergogne, linge propre et sale avec des souvenirs bien de chez nous tels que fromages, patisserie... le mélange est stupéfiant et assez souvent répugnant. Je vous rassure, cette habitude "so british" n'est pas une généralité. ouf !!!

une fois que vous aurez franchi le fameux portique magnétique et si par malchance vous en déclenchez l'alarme, alors les agents affectés à ce poste vous palperons de bas en haut de leurs mains expertes et finiront la chose en vous frolant intégralement avec un détecteur de mine portatif. a ce moment vous serez debout, les bras en croix les jambes légèrement écartées et le plus souvent vos traits exprimeront de l'impatience, voire de l'exaspération. c'est souvent à cet endroit de l'aérogare que beaucoup trouvent un charme fou à la SNCF.

le plus dur dans l'exercice de la palpation, tant pour les usagers que pour les palpeurs, est la stricte obligation de devoir s'occuper d'une personne de même sexe. Combien de passagers mâles auraient préféré être parcourus par des mains manucurées au lieu des grosses pognes de mes collègues hommes. bah, ainsi est la règle...

bien, maintenant vous pouvez un peu mieux appréhender mon univers pro, lors de mes prochains billets je développerai plus spécialement les personnages cocasses, les situations comiques... bref ce qui arrachera un sourire à vos visages concentrés.

aujourd'hui j'anticipe car la journée s'annonce spéciale. ma profession est sous tutelle des services de l'état, PAF, douanes ou gendarmerie des transports aériens. ces braves fonctionnaires veillent au grain et notent notre boulot, et de temps en temps (je pense sur ordre) ils tentent de nous faire une vacherie. la vacherie consiste à déjouer notre vigilance, soit en trimballant une arme sans que nous nous en rendions compte, ou bien les bleus s'introduisent dans des zones avec des documents bidons etc... toutes ces joyeusetés valent à celui pris en défaut une belle amende de plusieurs centaines d'euros, une convocation devant une commission de sureté et "the last but not least", s'il est vraiment malchanceux, la porte. voyez lecteurs combien notre tâche est rude. Donc cet après-midi tous mes sens seront en éveil, j'ai révisé ma technique de plaquage au sol et prié notre seigneur avec une ferveur que je ne me connaissais pas. Advienne que pourra et à ce soir.

20 janvier 2008

Maussade

Comme il est difficile de livrer son quotidien professionnel aux yeux du monde ! J'ai sauté le pas ou plutôt pris ma décision cet après-midi. Aujourd'hui j'ai travaillé de 12 heures à 18 heures, la précision est superflue mais elle permet d'ajouter du texte au texte.

je suis donc employé par une société prestatrice de service au sein d'une aérogare provinciale, provinciale mais tellement belle. je me demande si j'ai le droit de livrer certaines informations à votre connaissance... je resterai pour le moment flou sur l'activité de mon employeur et je ne donnerai que des noms fictifs. allez, je lâche un indice révélateur pour le détective qui sommeille en vous ou pour un collègue qui s'ignore. Mon lieu de travail a fêté son 1er mois d'anniversaire (je vous l'avais dit que c'était beau) et se trouve à une extrémité de l'europe.

aujourd'hui alors que j'occupais mon poste en compagnie de 3 collègues sous l'oeil d'un chef décontracté, j'ai vu s'approcher un uniforme bleu marine que vous tous devez connaître. et oui c'est bien d'un gendarme qu'il s'agit, seul la couleur blanchâtre de sa tignasse et son visage largement sexagénaire m'a fait douter de sa réelle condition. notre président aurait appelé les retraités à rempiler ? j'étais loin du compte, ce gendarme est en fait un ex-gendarme engagé dans la réserve pour ne pas sombrer totalement dans la vie civile. Personnage sympathique et débonnaire il venait consulter ou plutôt prévenir notre fine équipe (1 femme et 3 hommes) que ne tarderaient pas à se présenter à nous des dignitaires d'un état moyen-oriental. Ce gentil pandore souhaitait faciliter l'accès de l'avion à des personnalités enfouraillées comme des héros de séries américaines.

blah blah blah du gendarme au chef, nous autres, sous-fifres tendions l'oreille pour vivre l'info en temps direct, blah blah blah... et soudain apparait le chef du pandore âgé. un gendarme très pro et en pleine force de l'âge (c'est seulement quand il porte ses lunettes qu'on peut le prendre pour une quidam quelconque), je pense qu'il est né avec l'uniforme un peu comme le sharp-pei. Vous voyez l'image il le remplit à l'âge adulte. l'adjudant nous salut tous avec chaleur et s'informe de l'échange en cours. c'était pure politesse de sa part car il a balayé toutes les possibilités envisagées par les subalternes et a fait part de sa décision. les passagers Smith et Wesson passeraient à tel endroit, à telle heure, de telle façon. la messe était dite. ne restait qu'à prévenir le commandant de l'aéronef afin qu'il vienne prendre possession de l'artiellerie avant l'arrivée des Middle East Guests.

Durant cette petite attente nous avons pipeletté comme à l'accoutumé, l'un racontant ses mésaventures informatiques, l'autre, l'ardeur nouvelle que l'aérogare insufflait à tous les hommes (même les timides se sentaient pousser des ailes et assaillaient les nanas bandantes, tentant de les subjuguer pour...) enfin chacun y allait de son petit couplet. Quand, pour faire le malin j'ai demandé au chef des bleus de ne dire à personne que je travaillais pour le mossad (je me demande encore pour quelle raison j'ai sorti une telle sottise) enfin... et l'adjudant de me répondre avec un grand sourire qu'effectivement il me trouvait souvent maussade (bien fait pour moi).

tout ça pour en arriver à la question du plus jeune d'entre nous

"mais qu'est ce que c'est le mossad ?"

Information quand tu nous tiens !!!!

le temps de lui expliquer et nous rations le passage tant discuté des personnages sus-cités.

je vous promets que la prochaine livraison sera de meilleure facture, c'est un baptême après tout, une première fois, et comme vous le savez, les premières fois...

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